Flaque de chagrin sur le parquet. Nuée de psychotropes dans le lit. Carcasse automate dans la ville. S'éloigner du mur que l'on a soi-même construit et derrière lequel s'épanouissent encore des fleurs. L'âme embuée et le corps découragé comme seuls partenaires pour affronter l'hiver.
Entrer dans un théâtre. Apprendre par coeur le sonnet 30 de William Shakespeare.
"Quand je fais comparoir les images passées
Au tribunal muet des songes recueillis,
Je soupire au défaut des défuntes pensées,
Pleurant de nouveaux pleurs les jours trop tôt cueillis.
Des larmes oublieux, mon oeil alors se noie
Pour les amis célés dans la nuit de la mort,
Rouvre le deuil de l'amour morte et s'apitoie
Au réveil sépulcral des intimes remords.
Je souffre au dur retour des tortures souffertes,
Je compte d'un doigt las, de douleur en douleur,
Le total accablant des blessures rouvertes
Et j'acquitte à nouveau ma dette de malheur.
Mais alors si mon âme, Ami, vers toi se lève
Tout mon or se retrouve et tout mon deuil s'achève."
Être quelques minutes pour quelques personnes Cândida, la Velha Senhora et Nadejda. De vieilles femmes qui espèrent et luttent.
Rentrer chez soi, décorée de l'intérieur et planter les graines pour un nouveau jardin.
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