lundi 7 septembre 2009

A VELO N°1 : LE CANAL DE L'OURCQ


Que fait-on quand on se sent désœuvrée à Paris l’été ? Hé bien n’importe quoi ! Certains se mettent en maillot de bain sur les bords de Seine, d’autres sortent leur voiture du parking souterrain pour gagner un nouveau record de tour de périph’ et moi je me mets en tête de me « faire le canal de l’Ourcq ». Une légende urbaine soutient que la campagne, la vraie, est accessible à vélo depuis Paris sans croiser une seule bagnole et par tous. Par tous ? Y compris les feignasses dans mon genre ?

« T’es dingue ou quoi, on va se perdre !
- Bah non, y a juste à suivre le canal…
- Ouais, bon OK… (moment de réflexion intense pour trouver une excuse…) Mais ça va être trop dur !
- Ce sont des chemins de halage, c’est tout plat ! Alors on est cap’ ou on n’est pas cap’ ?
- OK TOPE-LA ! On va s’le faire ce canal ! » (extrait d’une conversation arrosée avec une autre feignasse désoeuvrée)

Après un minimum de recherches internet qui nous confirment que OUI c’est possible (sur http://www.aufildelourcq.org/) on se décide à parcourir la centaine de km sur 2 jours et de revenir en train.
PETIT TOPO EQUIPEMENT avec les choix des intéressées
- Vélo qui roule sur des chemins (Railway 4.0 édition 2007 de GoSport contre B’Twin Elops 3 édition 2008 de Décathlon)
- Contenant pour la nourriture, l’eau et les effets persos (sacoches accrochées au vélo contre sac à dos attaché au dos)
- Accessoires contre les affres de la météo (kit chapeau-lunettes-crème solaire contre kit poncho-polaire-écharpe)
- Outils spéciaux pour les vélos (vendus dans de belles pochettes dans tous les magasins de sport ou de cycles)
- Chambres à air

Nous voilà parties de bon matin avec dans les yeux et les cuisses la rage d’accomplir un exploit surhumain. Les 25 premiers km depuis le Parc de la Villette, on peut se le dire entre nous, c’est un peu trop fastoche. Une belle piste cyclable goudronnée longe le canal après les pavés de Pantin. La seule difficulté est de ne pas tomber dans les pièges tendus par les gars de la DDE : la piste change de berge de temps à autre. Mais on nous la fait pas ! On a l’œil pour économiser nos efforts.La ville nous quitte petit à petit : après les Grands Moulins de Paris, le squat immense de Pantin, les garages de métro, les usines et autres douceurs urbaines, on rencontre un arbre, puis deux, puis trois et BAM ! La forêt de Sevran ! La piste prend même des libertés avec quelques côtes et descentes.

STOP ! Arrêt pipi ! Le parc de Sevran offre 237 hectares de nature (avec des WC à côté de la buvette) où pique-niquer tranquille. La plupart des promeneurs parisiens font l’aller et retour dans la journée ou rejoignent Paris en RER depuis la gare de Sevran-Livry ou Vert Galant, on a même vu des Vélib’ !

Retour en selle, destination : Meaux ! Après Villeparisis, finie la piste cyclable si lisse, si douce avec nos tendres fesses. Elle laisse place au chemin de halage gravillonné plus ou moins « gros » et… INTERDIT AUX VELOS (!!!) Mais ouais, c’est ça ! Nous on est des rebelles ! Ce n’est pas un panneau qui va nous stopper dans notre périple extra urbain ! Encore 30 km de campagne, de petites écluses mignonnes et de ponts. Satanés ponts qu’il faut franchir ! C’est régulier sur le parcours : une belle côte courte mais de la mort ! A vous couper les jambes et le moral…
« C’est encore loin ?
- Mais j’en sais rien !!!
- Pffffouououou… J’en ai marre et j’ai mal au … ! »Dialogue répété 42 fois sur les 10 derniers km sans distribution fixe des personnages…

L’arrivée à Meaux sonne comme une délivrance. Mais aussi, hum hum, pas terrible du tout. Le retour à la ville (pas très belle) avec ses automobiles (omniprésentes et trop bruyantes) clôt cette journée sur une déception. Nous avions misé sur la « grosse » ville pour dormir. Nous aurions dû faire étape à Trilbardou, Villenoy ou Vignely, beaucoup plus dans le ton du week-end campagnard…Parce qu’on se fait plaisir pour dompter notre sentiment, on choisit un ravitaillement gastronomique à l’auberge du Champ de Mars situé à côté de notre hôtel Kyriad. Au menu, escargots, bonne pièce de bœuf, et dessert au citron.

DODO + petit dèj’ buffet et c’est reparti pour la Ferté Milon, dernière ville sur le canal avec une gare pour un retour sur Paris. Après moultes tentatives d’attendrir nos selles, il faut bien se faire une raison : sans équipement spécifique (selle avec gel et petit cycliste rembourré au niveau des « parties ») pas de salut pour nos fesses ! Mais notre honneur nous fait enquiller les km.Cette seconde journée est plus bucolique que la première, la végétation (et les petites bêtes…) enchante notre parcours. Les communes traversées ont un goût de vacances : celui du calme au fil de l’eau. Le déjeuner s’improvise sur les bords de canal après avoir fait une razzia sur les mûriers.

Et la question fatidique se pose : « On va jusqu’au bout ou on prend le train avant ? » Les ingénieurs de la SNCF sont machiavéliques : ils ont placé quelques gares avant notre objectif ! Et c’est bien tentant de rentrer quelques km plus tôt… Mais pas question de rentrer la tête basse ! Nous irons jusqu’au bout !
A la Ferté Milon, on tourne à gauche dans LA rue pour trouver la gare. Là un TER jusqu’à Meaux puis un train de banlieue jusqu’à la gare de l’Est.

BILAN DE L’ESCAPADE
- Une réelle fierté d’avoir parcouru 117 km sur 2 jours
- Une pause verte au cœur de l’été parisien
- Des cuisses de rêve
- Des fesses meurtries
- Un vélo crado à bichonner pour une prochaine rando !

1 commentaire:

  1. Pure moment de plaisir !
    J'ai eu l'impression de les faire avec toi ses km, et d'en avoir mal au ...
    T'écris bien, c'est plaisant.

    Continue STP.
    Karine J

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