mercredi 28 juillet 2010

LEROY MERLIN POUR REUSSIR SA VIE


Depuis qu'elle avait fait rénover deux maisons, elle avait ses entrées chez messieurs Leroy et Merlin. Elle connaissait les allées comme sa poche, claquait la bise aux hommes aux chemises vertes et obtenait en un clin d'oeil une coupe en biais. Elle pouvait s'enorgueillir de cumuler millions de points sur sa carte maison, moultes avantages et ristournes à gogo...

Si elle avait percé les secrets du MDF, de la sous-couche, du parquet stratifié, du mat/satin/brillant, de la scie circulaire, égoïne et sauteuse, de la perceuse, de la ponceuse, de la défonceuse, du composteur... elle se refusait à franchir le point de non retour qui l'entraînerait dans un monde obscur. Jamais, non jamais plus on la verrait au bout d'un lotissement où le cerisier de derrière est abattu pour construire un pavillon identique, où les monospaces côtoient les petites citadines de Madame, où tous les dimanches matins les tondeuses à gazon s'adonnent à leur valse diabolique, où dès que sonne l'été les coffres de toit remplis ras la gueule font la route jusqu'au mobil home à 15 minutes de la mer...

Et pourtant, un samedi anodin elle commit l'irréparable : elle acquit chez Leroy Merlin un KARCHER (aussitôt prénommé Sharky...) - si pratique pour nettoyer les pavés de sa cour audonienne, décrasser un mur avant de le peindre et pourquoi pas... laver Fabienne. C'était sans doute le début de la fin, la chute inexorable vers le taille-haie électrique, le compresseur, le GPS, la friteuse, le pistolet à peinture, la scenic, le labrador, l'exil en zone 6...

dimanche 25 juillet 2010

LES PETITS BONHEURS DU QUOTIDIEN N°15


Peindre ses banales chaises blanches IKEA en orange, bleu, violet, rose, vert... pour ponctuer sa vie de couleur.

vendredi 16 juillet 2010

CES OBJETS SI PROCHES

Elle ouvre de temps à autre une précieuse boîte remplie de trésors : une cassette audio qu'elle ne peut plus écouter faute de magnétophone, un BoB publicitaire taille enfant, un calendrier de 1994, un caillou, une photo écornée, un livre annoté... En soi, une banale accumulation de souvenirs.
A y regarder de plus près, elle s'attache exagérément à certaines choses. Jusqu'à les nommer. Fernando, Fabienne, le Gitan, Georges ou Super Lapin ne font pas partie de son réseau "d'amis" Facebook mais de ses objets à qui elle parle, vraiment. Qui ont une vie propre et participent à son entourage. Un passage chez le garagiste pour Fernando équivaut à une hospitalisation, une défaillance de Super Lapin s'explique par une épidémie de grippe, l'oubli sur un quai de métro de Gontran déclenche les larmes d'un deuil véritable. L'acquisition de chacun d'eux est particulière, rarement chez le marchand. Fabienne lui vient de son meilleur ami et elle la connait depuis l'adolescence, Kurt se morfondait dans la garde robe de la mère d'une camarade de classe, Stella est le cadeau de fiançailles de l'Homme aux Chaussures Rouges... Mais ce qui les rend si proches et si intimes, c'est qu'ils lui appartiennent de façon absolue affirmant ainsi sa place dans son monde.

lundi 12 juillet 2010

A FAIRE AVANT DE MOURIR N°2


Apprendre à jouer d'un instrument de musique. (Autre que la flûte à nez...)

mardi 6 juillet 2010

LES PETITS BONHEURS DU QUOTIDIEN N°14


Alors que les soldes battent leur plein, voir en vitrine sa belle montre jaune étiquetée deux fois plus cher. Regarder l'heure à son poignet, juste pour le plaisir.